Qumrân et les débuts du Christianisme Compte-rendu de la conférence de Michèle Morgen Professeur à l'Université de Strasbourg 1997, Altkirch |
1997 : Cinquantenaire de la découverte des manuscrits dits de la Mer Morte (datant de 250 av. J.C. à 68 ap. J.C.)
"Il ne faut pas rêver : les gens du Sundgau sont plutôt allergiques aux conférences, Qumrân se situe pour eux sur une autre planète, et les questions religieuses ne les font plus courir...". Pourtant, c'est environ trois cents personnes qui se sont retrouvées au Foyer-Club de Hirsingue le 10 octobre 1997, pour suivre une conférence sur "Qumrân et les débuts du christianisme". Le cinquantenaire de la découverte des premiers manuscrits dits de la Mer Morte devait fournir l'occasion d'une rencontre oecuménique d'un genre nouveau : laïque, transcendant les clivages confessionnels, susceptible d'intéresser toutes les personnes - croyantes, agnostiques ou athées - qui s'interrogent sur le passé et le devenir des religions, et qui cherchent à confronter leur foi ou leurs doutes aux découvertes et réflexions contemporaines. L'auditoire n'a pas manqué d'apprécier le considérable lot de connaissances mis à sa portée par la conférencière : chronologie des découvertes, description des matériaux archéologiques, analyse textuelle des écrits trouvés à Qumrân (bibliques, apocryphes et propres à la communauté), examen des hypothèses traitant des rapports entre les milieux esséniens et le christianisme primitif. La prudence observée en ce domaine par la conférencière a bien illustré, aux yeux du public, la rigueur de la démarche scientifique face à la complexité des matériaux disponibles. Quant à la discussion qui a suivi la conférence, elle a surtout montré que les conditions historiques de la naissance du christianisme - son incarnation dans l'histoire des hommes - reste une question largement ouverte appelant d'autres intitiatives. Jacqueline Kohler |