Traditions et perspectives théologiques
   
 
 
 


 
Recensions et notes diverses
par Jean-Marie Kohler
Visages et graffiti tagués sur le mur de Berlin

Lettres à un jeune prêtre, Pietro De Paoli, Préface de Mgr di Falco, Éd. Plon 2010

Un petit livre alerte et délicieux, d’une clarté et d’une simplicité tout évangéliques. Douze lettres d’un évêque imaginaire, qui aborde avec lucidité et modestie les grandes questions que soulève l’effondrement du christianisme traditionnel. Inspirées par une foi libre et responsable, empreintes de compréhension et de tendresse, elles interpellent quiconque s’interroge sur l'avenir de la religion.

 

Albert Schweitzer et la vie de Jésus, Matthieu Arnold, Études Théologiques et Religieuses, 2009/4, pp. 513-534.

Que la fin du monde annoncée par Jésus de Nazareth ne se soit pas produite oblige à réinterpréter son message. Renvoyant dos à dos le dogmatisme et le libéralisme historico-critique, Schweitzer témoigne, par delà un Jésus historique bien identifié mais finalement insaisissable, d’un Christ qui demeure vivant pour ceux qui s’engagent dans ses pas. Seule compte la réponse à l’appel « Toi, suis-moi » qu’il a adressé à ses disciples. Il leur a demandé de poursuivre son action, non de comprendre qui il était.

 

Agir, 21 sermons sur les missions et l’humanitaire, Albert Schweitzer, Ampelos, 2009
Une parole et un engagement prophétiques.

Traduites et éditées en français pour la première fois, ces prédications des années 1900 se révèlent d’une surprenante actualité théologique, philosophique et sociopolitique. Une foi qui s’engendre dans l’action au service des plus démunis, dégagée des savoirs dogmatiques et de tout hégémonisme ecclésiastique. Une éthique sécularisée et universelle du respect de la vie et de l’attention bienveillante à autrui, invitant à lutter sans relâche contre la rapine et l’oppression qui détruisent la nature et l’humanité. Des jalons pour un « altermondialisme » inédit d’inspiration chrétienne.


« Ceci est ton corps » Messe inédite avec Gabriel Ringlet

Journal intime d’un prêtre accompagnant vers sa mort une femme qu’il aime. L’audacieuse transposition de la formule eucharistique – du corps du Christ au corps d’une femme – est-elle sacrilège ou introduit-elle à une compréhension élargie, aussi charnelle que spirituelle, du mystère de l’humanité de Dieu et de la vocation divine de l’homme ?


Les fantômes d’Arundel, Philippe Aubert, Istra, Paris, 2005.

L’Église reste-t-elle crédible ? Comment concilier un ministère pastoral et le goût pour les jouissances réservées aux privilégiés ? Quelle culture véhiculera aujourd’hui le message des évangiles ? Terribles questions posées – sous couverture policière très britannique – dans ce roman bien enlevé et subtilement autobiographique. « Entre prophètes et menteurs... »


Divine blessure, Jacqueline Kelen, Albin Michel, Paris, 2005.

La poursuite effrénée de l'épanouissement individuel et le culte du moi relèvent d’illusoires et nocives nostalgies infantiles. Seule la passion d'aimer est porteuse de vie et d'infini. Mais non sans blessures ni souffrances. D’où la nécessité de réhabiliter le dépouillement et le sacrifice, le courage, la patience et la fidélité. Fulgurant détour par les grands mythes de l’Occident.
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Un catéchisme au goût de liberté, Jacques Gaillot, Alice Gombault, Pierre de Locht, Editions Ramsay, Paris, 2003.

Loin des faux savoirs dogmatiques et du moralisme, la foi est interrogée à partir des questions concrètes de vie et de mort du monde contemporain. Identifier les engagements que commande l'évangile aujourd’hui et enfanter l'humanité en chacun et dans la société est une affaire de création et non de soumission.


Le huitième sacrement. Itinéraire insolite d’un prêtre bûcheron, Jean Chesseron et Pierre Vilain, Préface d’Albert Rouet, évêque de Poitiers, Desclée de Brouwer, Paris 2000.

Le prêtre bûcheron et jardinier qui est l'antihéros de ce livre a choisi de vivre enfoui au coeur du monde : pour faire germer l'évangile parmi les plus pauvres, dans le silence et la fraternité. Ouvrant sur le royaume où les derniers seront les premiers, le sacrement du service et de l'amour constitue la racine et l'aboutissement des sept autres.


Jésus, le Dieu des rencontres, Pierre Vilain, Préface de Gérard Bessière, Desclée de Brouwer, Paris, 2001.

Jésus a été un homme, et non un dieu venu d'ailleurs comme les dieux païens. Confronté aux aléas et aux doutes, il s’est laissé interpeller et façonner par les événements et par ses rencontres pour prendre conscience des implications du message divin qu'il portait en lui. C’est dans la relation que se joue le salut.


François Munch s’en est allé (hommage à un pauvre), 2006.

Sa pauvreté a abrité une immense part de ciel en même temps que bien des misères, mais il a surtout été abreuvé de mépris. Que justice lui soit rendue et que nous soit donné un regard plus clair ! Que son souvenir nous aide à respecter et à aimer ceux qui ne comptent pour rien aux yeux du monde et nous croisent sur les chemins qui furent les siens.


SOS Églises (à l’occasion de la « Grande Quête Diocésaine 2001 » du diocèse de Strasbourg), 2001.

Une étrange photo placardée partout pour la « Grande Quête 2001 » du diocèse de Strasbourg : celle d'un village dont l'église s'est volatilisée en laissant dans le paysage l'empreinte vide de sa silhouette ; et cette inquiétante question en exergue : « Pourriez-vous imaginer une Alsace sans églises ? » L’argent sauvera les édifices religieux, mais pour sauver la foi il faudra tout autre chose...

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